L'âme du luth

         Waed Bouhasssoun chante des poèmes d'amour mystique et profane. Elle recueille, dans le vaste répertoire de la poésie arabe pré-islamique, dans celui des poètes mystiques et arabo-andalous des 7ème au 13ème siècles et des contemporains, quelques vers, qu'elle met en musique et qu'elle chante en s'accompagnant de son 'oud. Jalal-Eddine Rûmi (13ème s.) est rongé par son amour pour le divin, Qays ibn al- Mulawwah, dit Le fou-de-Layla (7ème s.) l'est par celui qu'il porte a sa bien-aimée. Al Hallaj 9ème-10ème s.) se confond avec le divin, alors que Wallada (11ème s.) jalouse, clame son amour pour Ibn Zaydoun. Le poète arabe contemporain Adonis, lui, exprime son inquiétude, son angoisse et son attente.

          Waed les associe tous dans son amour pour son pays la Syrie, sa nostalgie pour sa terre natale et Damas la ville de sa jeunesse. Attachée à ses racines, elle ne conçoit sa musique que comme l'expression d'une identité, la sienne:" Je puise mon inspiration dans ma culture, dans sa poésie, dans sa spiritualité. Les notes que je joue sur mon 'oud, dont je ne me sépare jamais, sont des mots qui rassemblés forment une langue, celle avec laquelle j'exprime mes joies, mon amour, ma douleur, celle aussi de mon pays qui souffre, qui se déchire. La musique m'est indispensable, elle rythme tous les moments de mes jours, de ma vie. Je vis avec elle, pour elle. Je n'imagine pas exister sans elle. Elle est mon lien avec ma terre natale, ma famille, mes amis, elle est tout pour moi."

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La poésie nabatéenne